Millenium Actress
De Satoshi Kon
Millenium Actress, est le second long-métrage de Satoshi Kon, précédé du glaçant Perfect Blue et suivit du chaleureux
Tokyo Godfather. Il est surtout démarqué par sa narration qui nous met en difficulté pour différencier la narration de la réalité.
Tout commence lorsque deux journalistes vont interviewer une star du 7ème art en fin de vie. Ils lui font justement raconter toute cette vie, remplie de destins croisés mais surtout de rôles dans tous les genres de films. C'est entre la fiction de ses films, la narration de la vie de Chiyoko et la réalité du présent qu'on vagabonde durant 90 minutes.
Fiche :- Titre : Millenium Actress
- Réalisateur : Satoshi Kon
- Studio : Madhouse
- Année de sortie : 2001
- Durée : 1h26
Satoshi KonEn dépit d'avoir sur LM une section qui, à l'instar des biographies de mangaka nous ferait présenter des réalisateurs, je vais vous présenter en quelques paragraphes celui qui a réussi à toujours se démarquer de part ses oeuvres originales.
Il est né le 12 Octobre 1963 à Kushiro et mort le 24 Aout 2010 des suites d'un cancer du pancréas. Avant sa mort il laissera un message, autant adressé à ses proches qu'à ses fans que sa femme publiera sur son blog. Une traduction en Français est disponible
ici.
Adolescent, ses principaux centres d'intérêts sont l'animation et le manga
Domu De
Katsuhiro Otomo (Akira, Steamboy). Une fois le lycée terminé il commence des études des design visuel à l'université d'art de Musashino. Durant ses études, il dessine son premier manga :
Toriko (1985). Il obtient le prix Chiba, ce qui vaut à Satoshi Kon de se faire remarquer par l'auteur de son ancien manga favoris :
Katsuhiro Otomo. C'est le début de leur collaboration. Satoshi Kon commence en tant qu'assistant sur la version papier d'
Akira. Après avoir fini ses études en 89, il signe deux mangas en 91 puis se lance dans l'animation en travaillant sur l'OAV de
Roujin Z en tant que concepteur des décors Il assiste à
Mamoru Oshii sur
Patlabor 2 puis continue avec ce dernier sur
Seraphim qui sera son dernier manga papier.
Après avoir participé aux OAV de
Jojo's Bizarre Adventure, Satoshi Kon est commandé pour animer un roman. Il collabore pour la première fois avec Madhouse.
Perfect Blue sort en 1997 et, contrairement à l'oav qu'il devait être à la base, c'est un long-métrage qui voit le jour. En 2002 il explore le même thème de la réalité subjective en créant
Millenium Actress que nous voyons ici. Le succès est au rendez-vous. L'année suivante il conclue
Tokyo Godfather et délaisse ses thèmes phares de réalité subjective et de trompe l'oeil pour faire entrer dans son film un quelque chose de plus social. Il travaille ensuite sur une série TV de 13 épisodes,
Paranoia Agents qui le fait renouer avec ses notions favorites. Suite à Paranoia Agent il ressort un vieux projet d'après Perfect Blue :
Paprika. Le film est nominé à de nombreux festivals. Il collabore ensuite avec d'autres grands noms tel que
Oshii ou
Shinkai sur un court métrage d'une minute destiné à la télévision et lance également une campagne contre les conditions de travail précaire des jeunes animateurs.
Il entame un film nommé
Yume Miru Kikai destiné à un public plus jeune mais meurt le 24 Aout 2010 des suites à un cancer du pancréas.
Mon avisHum ! C'est un très beau film que vous avez là ! Oui beau, autant le scénario, avec Chiyoko qui poursuit cet homme toute sa vie et graphiquement, on a un superbe travail d'animation mais aussi de couleur.
On est assez rapidement perdu à cause du journaliste grand fan qui se tape l'incruste dans des scènes de film mais aussi entre la fiction et la narration (si différence il-y-a). D'ailleurs les scènes avec le journaliste qui s'intègre dans le film sont souvent assez comique mais brisent certains passages plutôt tristes.
La poésie est constamment présente et se ressent tant dans le graphisme que dans le scénario, à travers cette clef qui semble tenir toute la vie de cette vieille dame. Et dans le graphisme d'abord par les décors mais aussi par les personnages qui ont de superbes expressions faciales.
En somme, encore une superbe oeuvre de Satohi Kon, qui me change littéralement de Tokyo Godfather mais ce n'est pas forcément pour me déplaire. J'ai vraiment hâte de voir Perfect Blue qui semble être bien plus glauque et angoissant