Le tombeau des luciolesIsao Takahata Le tombeau des lucioles est un film d'animation du Studio Ghibli réalisé par Isao Takahata en 1987 et 1988. Ce film raconte l'histoire de deux enfants, Seïta et Setsuko qui, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale au Japon vont devoir survivre indépendamment suite à la mort de leur mère. Leur premier choix pour survivre est d'aller chez leur tante, mais très vite elle les dénigre et les nourris de moins en moins car, selon elle, seul ceux qui participent à l'effort de guerre méritent leur riz. Seïta et Setsuko vont donc habiter dans une grotte éclairée à la lueur des lucioles.
Le film dure 1h28 et a nécessité environ 10 mois de travail, c'est une équipe de plus de 25 personnes qui, sous la direction de Isao Takahata, ont finalement fait naître cette œuvre. Le projet a germé dans la tête d'Isao Takahata alors que le Studio Ghibli, studio dont il est le co-fondateur, avait déjà un autre projet de film : « Mon voisin Totoro » d'Hayao Miyazaki. A cause de cela, le film a failli ne jamais voir le jour et rester sous forme de story-board.
Nosaka Akiyuki, l'auteur originalL'histoire du film suit à la lettre la nouvelle « La tombe des lucioles » de Nosaka Akiyuki. Nosaka Akiyuki est un auteur à plutôt bonne réputation Japonais. Il a vécu son enfance dans des familles d'accueils. C'est depuis l'une d'entre elles à Kôbe qu'il a assisté à son premier bombardement en Août 1945 A chaque bombardements, c'est son sentiment d'avoir été abandonné par sa patrie qui prend le dessus, sentiment accentué du fait que depuis son enfance, il a été éduqué pour devenir militaire.
Nosaka Akiyuki a donc vécu son œuvre. Ce qui renforce l'idée que « La tombe des lucioles » puisse être une œuvre autobiographique est que, comme Seïta, Nosaka Akiyuki a laissé sa mère mourir lors d'un bombardement et a vécu d'autres choses que Seïta a enduré dans la fiction.
Je vous épargne le contexte historique et artistique, en résumé, la sortie en France du film a permis de redorer l'image de l'animation Japonaise. Il est sorti la même année que Akira. Et le film se déroule pendant la seconde guerre mondiale, vers le milieu de l'année 1945 lors de la capitulation Japonaise (2 Septembre 45).
Mon avis :Malgré un succès d'estime au box-office, que ce soit en France ou au Japon, le Tombeau des lucioles a eu d'excellentes critiques et, comme vu plus haut, a permis de changer en bien la réputation de l'animation Japonaise en France.
Dès l'introduction on est plongé dans l'effet dramatique que le film veut nous imposer avec un SDF (Seïta) qui meurt dans un gare Japonaise. On peut aussi déjà voir l'excellente qualité de l'animation, de la couleur et du dessin qui se veut semi-réaliste. Ce réalisme est aussi présent dans les décors, toujours très travaillés mais surtout très variés.
L'ambiance oppressante est présente tout le long du film, de la première explosion au dernier souffle de Setsuko. Ces enfants perdus qui font peine à voir tout le long du film ont un caractère très travaillé : effectivement, Takahata refuse le manichéisme et nous offre des personnages très humains qui ne sont pas des héros, ni des exemples de courage mais de vrais enfants.
Le scénario, travaillé dans de nombreuses écoles primaires et secondaires au Japon, est parfaitement adapté et toute la première partie du film suit à la lettre la nouvelle de Nosaka Akiyuki. Il a d'ailleurs refusé la réalisation d'une œuvre tirée de sa nouvelle sous forme de prises de vues réelles mais a seulement approuvé un film d'animation. Peut être pour contraster avec la dureté du scénario.
Dans ce film, il y a finalement seulement deux infimes choses que je regrette :
Le doublage Français n'est pas toujours à la hauteur, si les doubleurs rendent bien les sentiments de leurs personnages, trop souvent les voix ne se démarquent pas par leur originalité ou très peu.
Certains passages sont trop longs. Longs mais pas lourds, Isao Takahata n'en a pas ajouté des couches pour accentuer le côté mélodrame du film, la situation des deux enfants en fait bien assez.
Cette fiche est tirée de mon exposé d'histoire des arts donc elle est un peu bizarre désolé.